Inserm U1051, Institut des Neurosciences de Montpellier
Nous faisons des études sur la choroïdérémie afin, d’une part, de mieux comprendre la
maladie, et d’autre part, de tester l’efficacité de nouveaux traitements thérapeutiques, tels que la
thérapie génique. Pour cela, nous utilisons divers modèles cellulaires : soit des cellules de la
peau de patients, obtenus suite à une petite biopsie, soit nous reprogrammons ces cellules de la
peau en cellules souches que nous différencions par la suite en cellules rétiniennes. En
particulier, notre modèle d’étude est l’épithélium pigmentaire rétinien, la couche rétinienne
principalement touchée dans la choroïdérémie (CHM).
Nous avons fait plusieurs avancées au cours de l’année dernière :
Tout d’abord, en collaboration avec l’équipe du Dr Anne-Françoise Roux à l’IURC
(Montpellier) nous avons pu valider trois mutations jamais décrites auparavant dans le gène
CHM. Nous avons pu montrer, dans les cellules de peau des patients porteurs, que ces mutations
sont effectivement pathogéniques, ce qui a permis de renforcer le diagnostic chez le patient.
Nous avons publié ce travail, article dans lequel le soutien de France Choroïdérémie a été cité
(Vache/Torriano et al., Hum. Mut. 2018).
Nous avons également pu démontrer, dans un modèle d’épithélium pigmentaire dérivé
de cellules souches de patient, la pathogénicité d’une mutation faux-sens. Les mutations faux-
sens n’abolissent pas la fonction du gène comme c’est souvent le cas avec les mutations CHM. Au
contraire, elles modifient légèrement la protéine codée afin qu’elle soit non-fonctionnelle et/ou
instable. Nous avons donc pu valider la troisième mutation de ce type pour CHM et, de façon plus
importante, nous avons pu montrer que, si on traite ces cellules par thérapie génique, nous
pouvons corriger le défaut biochimique. Ce travail valide le fait que les patients CHM porteurs de
telles mutations peuvent être également éligibles à un traitement par thérapie génique. Ce
travail a également été publié, en citant le soutien de France choroïdérémie (Torriano/Erkilic et
al., Hum. Mol. Genet. 2017).
Enfin nous avons effectué, également sur l’épithélium pigmentaire dérivé de cellules
souches d’un patient une étude afin de tester l’efficacité d’une petite molécule pharmaceutique,
l’Ataluren, qui agit spécifiquement sur les mutations dites « stop ». Ces mutations interrompent
donc la production de la protéine codée et elles sont particulièrement prévalentes dans la CHM.
Nous avons publié ce travail (Torriano et al., Sci Rep 2018) et également cité votre soutien.
Nos projets actuels et futurs ciblent l’élucidation de la cause de la maladie car même si
nous connaissons le gène et son rôle dans les cellules, nous n’avons pas encore expliqué
comment ceci donne lieu à la maladie. Nos travaux visent donc à regarder de plus près dans les
cellules d’épithélium pigmentaire de patients ce qui diffère par rapport aux cellules non-
atteintes. Le but de ce travail et de déterminer si nous pourrions identifier des cibles
thérapeutiques potentielles qui nous permettrons de ralentir ou même arrêter l’évolution de la
maladie.
Comme vous avez pu constater, le soutien continu de France Choroïdérémie est
indispensable pour notre recherche et nous vous remercions vivement. Nous espérons que vous
pourrez continuer à rester à nos côtés pour faire avancer nos travaux. Nous avons besoin de
vous.